Publié : 11 févr. 2013 10:11
Wavre dans 20 minutes .ch
Vous avez réussi votre meilleur temps en trois Vendée Globes, en terminant paradoxalement à votre moins bon rang (il avait fini 5e et 4e). L’augmentation de la cadence est le fruit de l’évolution?
L’évolution architecturale, surtout. Les bateaux sont devenus vraiment performants. Mais la météo prime. Les vents étaient très rapides dès le départ et nous ont soutenus jusqu’au bout. Devant moi, il y a des marins hyper talentueux sur des voiliers très rapides. L’association de ces deux choses fait qu’il est plus difficile pour moi de les suivre. Au vu des circonstances, ma 7e place est logique. Mais ce n’est pas une course au record.
Pourtant on a beaucoup parlé de battre le record de durée, avec cette fameuse barre des 80 jours...
Oui, mais ce n’est pas très pertinent. Le résultat est une chose, mais ce n’est pas tout. Terminer est tout aussi important. Trouver l’adéquation entre le bateau et le skipper.
Votre bateau a bouclé son tour du monde presque intact. C’est votre cas aussi?
Oui, je vais bien. J’ai eu quelques petits soucis au dos, suite à un choc, mais rien de grave.
C’est plutôt remarquable, quand on voit le nombre d’abandons (9 à ce jour, sur 20 partants), non?
On est dans la moyenne des 50% d’abandons. La dernière fois (ndlr: il y a quatre ans), on était à 68%. C’est quelque chose qui inquiète plus les sponsors que le grand public. Quand vous mettez votre argent dans un projet et que tout est fini après quelques jours de course...
Ca n’inquiète donc pas les gens, selon vous?
Non, le public réalise très bien ce qu’il se passe. Ils savent qu’on vit des aventures et qu’elles ne sont pas toutes heureuses, que des bateaux cassent.
Il y a eu au moins cinq cas où les quilles ont eu des problèmes. Ca vous fait réagir?
Oui, ça m’agace au plus haut point. C’est une chose étonnante dont nous devrons tous discuter. Elles devraient être plus fiables. Mais j’ai entendu que l’une d’entre elles avait fait 80’000 milles, alors qu’on devrait les changer à la moitié de cette distance. Il y a quatre ans, c’étaient les mâts. Si bien que nous n’avons trouvé personne pour les assurer cette fois, sauf à un prix insensé.
Que faudrait-il pour réduire l’inégalité entre les budgets énormes et les plus modestes?
Une voie de sortie serait la monotypie (ndlr: un modèle unique de bateau pour tous). Je suis pour. Ca permettrait de garder le côté populaire, de laisser une chance aux petits sponsors locaux aussi. Si je me réinvestis dans l’IMOCA (ndlr: l’association des monocoques de 60 pieds), je voudrais qu’on reste entre skippers et qu’on se débarrasse de tous ces «project managers» néfastes.
Qu’avez-vous pensé des malheurs de Bernard Stamm?
Bernard doit accepter qu’il a été mal préparé pour cette course. Le fait de couler son bateau aux Açores, lors de la Transat Jacques Vabre (ndlr: en 2011), lui a coûté son Vendée Globe. S’il avait pu faire l’aller-retour complet, il aurait fiabilisé son bateau.
On a l’impression qu’on ne vous a jamais vu aussi heureux au bout d’une course. C’est votre plus beau Vendée Globe?
Je dirais que oui. Mais ils sont tous beaux à leur façon. Mais le plus sympa cette fois, c’est l’accueil bienveillant de tous ces gens. Et c’est sûr que ça change de terminer l’après-midi, plutôt qu’au milieu de la nuit.
Peut-on dire si c’était votre dernière aventure ou si vous remettrez encore le couvert?
Je ne sais pas encore. Je n’ai même pas encore le recul nécessaire pour analyser cette course, donc la suite... Et même si on a du temps pour réfléchir en course, c’est juste impossible d’y penser. Pour l’instant, il me faut des vacances. Je refuse de m’engager avec passion dans un projet. J’ai besoin de temps pour me reposer, puis nous discuterons avec Mirabaud, mon sponsor.
Vous avez réussi votre meilleur temps en trois Vendée Globes, en terminant paradoxalement à votre moins bon rang (il avait fini 5e et 4e). L’augmentation de la cadence est le fruit de l’évolution?
L’évolution architecturale, surtout. Les bateaux sont devenus vraiment performants. Mais la météo prime. Les vents étaient très rapides dès le départ et nous ont soutenus jusqu’au bout. Devant moi, il y a des marins hyper talentueux sur des voiliers très rapides. L’association de ces deux choses fait qu’il est plus difficile pour moi de les suivre. Au vu des circonstances, ma 7e place est logique. Mais ce n’est pas une course au record.
Pourtant on a beaucoup parlé de battre le record de durée, avec cette fameuse barre des 80 jours...
Oui, mais ce n’est pas très pertinent. Le résultat est une chose, mais ce n’est pas tout. Terminer est tout aussi important. Trouver l’adéquation entre le bateau et le skipper.
Votre bateau a bouclé son tour du monde presque intact. C’est votre cas aussi?
Oui, je vais bien. J’ai eu quelques petits soucis au dos, suite à un choc, mais rien de grave.
C’est plutôt remarquable, quand on voit le nombre d’abandons (9 à ce jour, sur 20 partants), non?
On est dans la moyenne des 50% d’abandons. La dernière fois (ndlr: il y a quatre ans), on était à 68%. C’est quelque chose qui inquiète plus les sponsors que le grand public. Quand vous mettez votre argent dans un projet et que tout est fini après quelques jours de course...
Ca n’inquiète donc pas les gens, selon vous?
Non, le public réalise très bien ce qu’il se passe. Ils savent qu’on vit des aventures et qu’elles ne sont pas toutes heureuses, que des bateaux cassent.
Il y a eu au moins cinq cas où les quilles ont eu des problèmes. Ca vous fait réagir?
Oui, ça m’agace au plus haut point. C’est une chose étonnante dont nous devrons tous discuter. Elles devraient être plus fiables. Mais j’ai entendu que l’une d’entre elles avait fait 80’000 milles, alors qu’on devrait les changer à la moitié de cette distance. Il y a quatre ans, c’étaient les mâts. Si bien que nous n’avons trouvé personne pour les assurer cette fois, sauf à un prix insensé.
Que faudrait-il pour réduire l’inégalité entre les budgets énormes et les plus modestes?
Une voie de sortie serait la monotypie (ndlr: un modèle unique de bateau pour tous). Je suis pour. Ca permettrait de garder le côté populaire, de laisser une chance aux petits sponsors locaux aussi. Si je me réinvestis dans l’IMOCA (ndlr: l’association des monocoques de 60 pieds), je voudrais qu’on reste entre skippers et qu’on se débarrasse de tous ces «project managers» néfastes.
Qu’avez-vous pensé des malheurs de Bernard Stamm?
Bernard doit accepter qu’il a été mal préparé pour cette course. Le fait de couler son bateau aux Açores, lors de la Transat Jacques Vabre (ndlr: en 2011), lui a coûté son Vendée Globe. S’il avait pu faire l’aller-retour complet, il aurait fiabilisé son bateau.
On a l’impression qu’on ne vous a jamais vu aussi heureux au bout d’une course. C’est votre plus beau Vendée Globe?
Je dirais que oui. Mais ils sont tous beaux à leur façon. Mais le plus sympa cette fois, c’est l’accueil bienveillant de tous ces gens. Et c’est sûr que ça change de terminer l’après-midi, plutôt qu’au milieu de la nuit.
Peut-on dire si c’était votre dernière aventure ou si vous remettrez encore le couvert?
Je ne sais pas encore. Je n’ai même pas encore le recul nécessaire pour analyser cette course, donc la suite... Et même si on a du temps pour réfléchir en course, c’est juste impossible d’y penser. Pour l’instant, il me faut des vacances. Je refuse de m’engager avec passion dans un projet. J’ai besoin de temps pour me reposer, puis nous discuterons avec Mirabaud, mon sponsor.